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Le stade …. et après ?

Publié le 02 mars 2006  
Mis à jour le 25 mai 2021

Le Conseil d’État a tranché. Le stade actuel comme son agrandissement est incompatible avec la proximité du monument historique constitué par la Citadelle de Lille et les dehors de la fortification. Il faudra donc démanteler l’ouvrage sportif, pour restituer la pleine compréhension des qualités originelles des ouvrages fortifiés par Vauban.

Le Conseil d’État a tranché. Le stade actuel comme son agrandissement est incompatible avec la proximité du monument historique constitué par la Citadelle de Lille et les dehors de la fortification. Il faudra donc démanteler l’ouvrage sportif, pour restituer la pleine compréhension des qualités originelles des ouvrages fortifiés par Vauban.


Deux chantiers majeurs s’ouvrent aujourd’hui pour le développement de la métropole. La création d’un stade et la requalification de la Citadelle, promis à un futur classement au patrimoine mondial.
La Communauté Urbaine a décidé d’installer le stade entre Lezennes et Villeneuve d’Ascq, sur le site de la Borne de l’Espoir, site déjà repéré en 1996 lors des études pour Lille Olympique 2004. Ce qui différencie feu Grimonprez-Jooris II et le nouveau grand stade de Lille, c’est le changement radical du programme et du financement du projet sportif. Il ne s’agit plus de réaliser sur fond public un stade de 33000 places à usage exclusif d’une équipe de football professionnel à statut privé, mais de réaliser en partenariat public-privé une « aréna » de 50 000 places pour des spectacles en tous genres, y compris des matchs de football.

C’est un immense changement. Il est clairement énoncé, par la Communauté Urbaine et les dirigeants du LOSC que l’option Grimonprez-Jooris II était un financement en quasi pure perte, non rentable et d’une durée de vie limitée. L’exemple de Lyon le confirme. La communauté Urbaine a rénové le stade Gerland à l’occasion de la coupe du monde en 1998. L’Olympique Lyonnais décide, huit ans après, de quitter les lieux pour s’offrir sur ses fonds propres un équipement viable de 50 000 places, dont-il a besoin en pleine propriété pour engager la cotation en bourse de spectacles sportifs. Alors réjouissons-nous que Grimonprez-Jooris II ait été une erreur culturelle, défendue avec opiniâtreté par deux associations et reconnue par la Cour d’Appel de Douai puis le Conseil d’État. Nous avons ainsi évité à la Communauté Urbaine de folles dépenses pour un projet sans avenir économique à très court terme.

Il nous reste la Citadelle. La Communauté Urbaine a consenti un premier crédit de 8 millions d’euros au titre de l’aménagement des abords. Nous conserverons l’ambiguïté de la destination de cette enveloppe budgétaire : étaient-ce les abords du stade ou les abords de la Citadelle ? Bien évidemment les deux, puisqu’il s’agissait, à l’époque, de montrer une bonne volonté financière envers le monument historique afin d’enlever l’approbation du Ministre de la Culture. Les travaux de rénovation allaient de la restitution du relief des fossés à la reconstitution du Champ de Mars et de la passerelle Napoléon. Comme on se le disait dans les cours d’école élémentaire, là où nos instituteurs nous inculquaient les valeurs de la République et les règles de la vie en société : « Donner, c’est donner ; reprendre c’est voler ». Il s’agissait de billes et de petits soldats qui n’étaient plus en plomb, et ce n’était que la morale de la cours d’école, mais à volonté universelle.

Il me semble que cela doit rester une morale pour notre cours d’école d’aujourd’hui, une communauté qui se doit d’être à la fois civile et urbaine, attentive à ses engagements et respectueuse de tous les intérêts des métropolitains.

D’autres considérations militent pour maintenir cet engagement. Tout d’abord, les plus récentes études économiques menées en France ont montré que les investissements patrimoniaux et culturels développés par les collectivités territoriales étaient les meilleurs vecteurs du développement. Ensuite, force est de constater que l’investissement global reste modique, à hauteur de 20 millions d’euros, c’est à dire pas plus que l’investissement consenti au St adium Nord pour couvrir une partie des tribunes des supporters pendant les quelques années de résidence du LOSC, et pas plus que le coût du parking souterrain avec aménagement paysager qui sera réalisé au pied des bureaux de la Communauté Urbaine…. …. (D.JF)

Citadelle, et après .....

« Je prétends vous faire tomber d’accord avant votre départ que ce sera ici la Reine des Citadelles, à la prendre de toutes les manières. » disait Vauban

Evidemment, les évolutions survenues dans le monde politique et sportif à la suite du jugement d’annulation du permis de construire de Grimonprez Jooris II le 7 juillet dernier nous questionnent. Leur relation hebdomadaire à travers la presse locale et de plus en plus souvent la presse nationale nous invite à mesurer nos réactions. Tout d’abord, réaffirmons haut et fort, à défaut d’être entendu, que notre action n’est pas celle de riverains, comme il est trop souvent rapporté par les médias nationaux mais celle d’une très ancienne association, parmi les plus vieilles de France, qui a pour ambition de sauvegarder le patrimoine lillois contre toutes les tentatives de destruction ou de distorsion. Le jugement de Douai n’est pas un jugement d’opportunité sur le stade mais bien la lecture par les juges des lois de la République sur la protection du patrimoine, lois installées depuis 1913 que chacun se doit de connaître et d’observer, surtout lorsque l’on accomplit une mission en délégation de l’autorité souveraine du Peuple. Car tel est le sens de la démocratie et de nos libertés depuis 1789, que les juges de Douai viennent opportunément de rappeler à nos élus, droit qui nous a d’ailleurs toujours été reconnu par Martine Aubry, mais parfois contesté par Pierre Mauroy.

Au moment où le réalisme devrait s’imposer (pour reprendre une formule énoncée par Pierre Mauroy le 4 octobre), comment considérer l’affirmation que « Grimonprez-Jooris reste la meilleure solution » ? sauf à oublier qu’un jugement a interdit cette solution ! sauf à ne pas vouloir entendre une évolution notable de l’opinion publique doutant du bien-fondé de cette solution ! sauf à continuer de méconnaître la nature et la valeur du patrimoine lillois qui devraient être ici comme partout en France, le premier moteur de l’essor économique métropolitain !

Alors pourquoi continuer à faire semblant ? Pourquoi ces combats d’arrière-garde qui ne sont engagés, comme le recours en Conseil d’Etat, que pour masquer la mise en place de nouvelles stratégies ?

« Depuis trois ans, tout le monde le sait : en se braquant sur Grimonprez-Jooris, voisin de la forteresse de Vauban, on allait à l’échec. Il fallait construire un nouveau stade hors des murs de la ville. Martine Aubry n’a rien voulu entendre. C’était sa ville et sa décision. Cela s’est terminé par un carton rouge judiciaire en juillet dernier » (Michel Seydoux, dans le Nouvel Observateur). Remarquons en passant que si tout le monde et lui-même le savaient il y a trois ans, il n’y eut que deux associations pour aller le défendre, et le démontrer devant les tribunaux, ce qui ne fut pas une mince affaire. Et pourquoi Michel Seydoux, le 7 Juin 2003, s’est-il un jour rallié in-extrémis à cette solution qu’il critiquait la veille encore et qu’il réfute de nouveau aujourd’hui ?

Nous ne méconnaissons pas les intérêts politiques et économiques qui s’agitent et s’affairent autour de la solution Grimonprez-Jooris II et des solutions bis. Aujourd’hui, il y a lieu de se féliciter, mais également de s’interroger sur l’épaisseur d’une communication déployée par un grand nombre d’acteurs et continuer à demander la saisine du Conseil de Développement de Lille Métropole pour rechercher la meilleure réponse à une question simple devenue si épineuse. ban à Louvois en 1669.

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