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Les nouvelles terrasses des toitures du Vieux-Lille

Publié le 16 mars 2008  
Mis à jour le 01 juin 2021

Depuis quelques années, les toitures des maisons du Vieux-Lille côtoient de nouveaux espaces de vie à hauteur des cheminées et au contact avec les petits oiseaux.

Terrasse (mars 2008)

Terrasse (mars 2008)

Terrasse (mars 2008)

Terrasse (mars 2008)

Terrasse (mars 2008)

Certaines terrasses sont déjà anciennes, d’autres fleurissent depuis peu et le rythme semble s’accélérer à tel point qu’il nous semble important de poser la question des limites de leur implantation. Il ne doit rien y avoir de plus charmant que de profiter du soleil sur les toits de la ville, hors d’atteinte du brouhaha de la rue, mais s’il y en a de très discrètes, d’autres posent question, notamment en vis-à-vis direct avec un monument historique. Sur des projets très récents c’est l’ensemble de la toiture de la maison qui disparaît pour laisser place à une vaste terrasse où seules les pannes du brisis de l’ancienne toiture d’une maison du XIX° siècle sont conservées pour donner une image du volume d’origine.

Jusqu’où tolérer cette mode? car il semble bien que ce phénomène en soit une, tant les projets sont nombreux. La notion de visibilité doit être évidemment prise en compte, mais quelles limites lui donner? Ne faut-il accepter que les projets totalement invisibles de la rue, ou ceux qui ne dépassent pas une certaine surface, ou encore. . . Certaines réalisations ne choquent pas, d’autres si, laissant planer l’ombre d’un arbitraire à leur autorisation.

Ce critère est par trop subjectif et nous estimons qu’il y a là un nouveau cas d’espèce qui mérite que l’on se penche sur son devenir.

mars 2008

L’affichage des permis de construire

Voilà un sujet qui tient à cœur notre groupe de « veilleurs du patrimoine » car, à chacune de nos sorties dans les rues du Vieux-Lille, nous observons des travaux de tous ordres pour lesquels aucun affichage officiel n’est visible.

Pourtant, légalement, les permis de construire et les demandes de travaux doivent obligatoirement être visibles depuis la rue. Or, si les affichettes autorisant l’empiètement sur le domaine public des échafaudages ou des bennes à gravats sont systématiquement apposées, les permis ne le sont jamais, à quelques rares exceptions. En l’absence de ces documents officiels, comment faire pour déterminer les travaux qui ont fait l’objet d’une demande accordée et ceux qui ont « oublié » cette démarche ?

A chaque fois que nous avons rencontré des travaux sans permis affiché, c’est à dire trop régulièrement, nous avons contacté les services de l’urbanisme afin de nous assurer qu’il ne s’agissait que d’une omission du propriétaire et que les autorisations étaient bien accordées. Or, bien souvent, trop souvent, il n’y a pas de demande et c’est donc dans la plus grande illégalité que des maisons sont parfois fortement remaniées, sans avis de la mairie ou de l’Architecte des bâtiments de France. Cet état de fait est inquiétant, particulièrement dans le secteur sauvegardé qui est sensé bénéficier d’une protection accrue et d’une vigilance soutenue de la part des services concernés.

Nous avons voulu vérifier si c’était une pratique habituelle à Lille et sommes allés dans chacun des quartiers. Quelle n’a pas été notre surprise de constater que tout se fait dans les règles à Wazemmes, Moulins ou Lille-sud. Il s’agit donc d’un mal particulier au Vieux-Lille, et plus spécifiquement dans le secteur sauvegardé. Nous avons donc interrogé les services de la ville sur cette particularité regrettable. Confirmation nous a été donnée du caractère obligatoire des affichages, mais le personnel municipal n’est pas en nombre suffisant pour aller vérifier sur place le respect des dispositions légales.

Afin d’avancer dans ce dossier, nous avons voulu rencontrer l’Architecte des bâtiments de France en charge du secteur sauvegardé. Malheureusement, si le premier rendez-vous pris a dû être reporté pour des raisons de calendrier, nous avons vainement attendu pour le second qui avait été programmé début janvier. Nous avons été oubliés et depuis, aucune date n’a encore été trouvée.

Loin de nous l’idée d’accabler tel ou tel service, mais force est de constater que les moyens ne sont pas à la hauteur du travail et que le suivi sur le terrain des dossiers instruits ne peut être effectué de manière systématique. Ainsi, des travaux continuent à être exécutés sans aucune autorisation, ce qui incite les voisins à faire de même, puisque les contrevenants ne sont que rarement inquiétés. Certes, la ville de Lille est une de celles qui délivrent le plus de procès verbaux en matière de travaux sur les maisons, mais cela ne change en rien les habitudes des propriétaires qui continuent à se soustraire à leurs obligations légales. Si de nombreux P.V. sont distribués, c’est surtout parce qu’il y a de nombreux contrevenants, ce qui révèle l’ampleur de ce sport local que sont les travaux sans permis. Une anecdote pour étayer ce triste constat. Cela se passait il y a peu, dans une des rues les plus emblématiques du Vieux Lille. Un commerçant expliquait à l’un d’entre nous, sans savoir qu’il était membre de l’association, qu’il venait de faire poser une porte entièrement vitrée dont le projet lui avait été refusé. « Je l’ai mise quand même parce qu’il faut bien que les clients voient l’intérieur de mon magasin. J’ai bien le droit de faire ce que je veux, je suis chez moi. Et puis, de toute façon, d’ici à ce qu’on vienne m’embêter pour ça, de l’eau aura coulé sous les ponts. »
Et d’ajouter, un rien finaud : « L’essentiel, c’est que ceux de l’association Renaissance du Lille Ancien ne soient pas au courant. Au fait, vous avez vu la couleur qu’ils ont mis là-bas? Un vrai scandale. »

L’éternelle parabole de la paille et de la poutre. . .

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